Auteur : Marissa Meyer.
Éditions : Pocket Jeunesse.
Genre : Jeunesse, Fantasy, Science-Fiction.
Date de parution : 01 Février 2018 (VF / France) – 14 Décembre 2017 (VO / États-Unis).
Nombre de pages : 599.

Je ne suis pas le mieux placé pour parler de la romancière Marissa Meyer, non seulement parce qu’elle a déjà connu un grand succès grâce aux « Chroniques Lunaires« , sa série de contes de contes de fées revisitées la plus vendue avec des rebondissements qu’on qualifie de « sauvages », mais aussi parce que je n’ai lu aucun de ses œuvres jusqu’à très récemment, quand j’ai lu le 1er tome de sa nouvelle série « Le Gang des Prodiges » paru aux éditions Pocket Jeunesse. Cette fois, l’autrice plonge la pointe de sa pantoufle de verre dans un monde que nous propose généralement l’univers de Marvel : C’est bien le monde des super-héros où nous suivons en particulier les Prodiges ! Eh bien, l’autrice semble encore plaire ses fans inconditionnels ainsi que ses nouveaux venus car j’ai découvert la plume de Marissa Meyer tard l’année dernière et je ne peux pas vous cacher que j’étais à la fois surpris et très attaché à l’univers et aux personnages et que j’ai passé d’excellents moments de lecture.

DE QUOI ÇA PARLE ?
Il s’agit d’un monde où vivent des personnes ayant des capacités spéciales et des supers pouvoirs, nommés les prodiges, à côtés des gens ordinaires. Les prodiges étaient opprimés et détestés par les gens lambda jusqu’au jour où un prodige, Ace Anarchy, décide d’en parler et de se battre pour leur liberté et leur acceptation dans la société. Sauf que l’ère d’Ace est devenue une ère méchante, où des gangs de super-vilains ont éclaté et terrorisé les citoyens. Ainsi, à leur tour, de « bons » héros qui se sont donné le nom des « Renégats » se sont levés pour les combattre. Ils sont parvenus à renverser le régime des anarchistes, désormais voués à une vie souterraine loin des yeux, et ont pris le contrôle, devenant du coup les législateurs et les leaders de l’avenir, gouvernant une nouvelle société pacifique et prospère.
Quant à eux, la fraction des anarchistes survivants qui se cachent dans l’obscurité, complotent et planifient jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de reprendre ce qui leur a été volé. Et nous, on va suivre l’histoire de Nova, allias Nightmare, qui fait partie des super-vilains et qui a dédié sa vie à la lutte contre les Renégats, responsables selon elle de la mort de sa famille. Prête à tout, elle se fait passer pour l’un d’entre eux et infiltre leur repaire afin de les espionner. Mais, alors qu’elle met ses plans à exécution, des étincelles inattendues volent entre Nova et un gars nommé Adrian, qui se trouve être le fils adoptif des deux principaux Renégats, mais avec ses propres raisons de riposter contre les méchants. Ses certitudes alors vacillent …
L’UNIVERS DES SUPER-HÉROS OU LE CHAMP DE MINES …
Qui n’a jamais lu dans sa vie un Marvel Comics ou vu une franchise cinématographique produite par Marvel Studios, mettant en scène des personnages de ces bandes dessinées à succès ? En effet, l’univers des super-héros a, à la base, éclos sur des cahiers de dessins. Puis, il a connu une renaissance grâce aux franchises cinématographiques et ce ne peut-être expliqué que par le dynamise, le cinétisme et les effets spéciaux associés, inhérentes à ce genre et qui ont souvent défié le texte écrit. En plus, l’univers fictif de Marvel est tellement riche et renferme tellement de personnages emblématiques que la création d’une nouvelle histoire originale dans le même thème se révèle une tâche pleine de difficultés !
À travers ce livre qu’elle veut le début d’une trilogie, Marissa Meyer accepte le défi et le prend même pour une opportunité qui peut lui garantir un nouveau succès. Et j’avoue qu’elle a bien réussi à relever ce challenge. Tout au long de ce livre, on sent les bases et les attributs de l’univers des super-héros mais aussi cette énergie juvénile de la littérature YA, cette bribe de mystère et ce flot d’émotions que seuls l’agencement des phrases peut nous transmettre. Mieux encore, l’autrice nous engage via « Le Gang des Prodiges » dans une réflexion et une approche approfondie sur les super-héros et les conséquences d’avoir des pouvoirs surnaturels : La dépendance aux héros contre les petits efforts que chacun de nous peut fournir au quotidien pour rendre le monde chaque jour un peu meilleur… Chose qui est peu ou pas transmise via les comics ou les adaptations au cinéma.
D’autres part, Marissa Meyer dépasse dans son univers les épopées habituels qu’on attend des super-héros pour créer, si je peux le dire, une nouvelle génération de super-héros ! Une génération qui se cherche encore et qui essaye de vive en communauté avec les gens normaux, une génération de super-héros puissants mais « bureaucrates ». Ce nouvel aspect qu’incarnent les super-héros est dévoilé à travers le récit de deux clans rivaux de super-héros, plus précisément, à travers les yeux de deux jeunes protagonistes qui sont tous les deux profondément convaincus de la justesse de leur propre cause. Je trouve ça extrêmement intéressant et trop bien transcrit par l’autrice via l’écriture !
UN TRAVAIL NARRATIF PLUTÔT INTÉRESSANT !
« Le Gang des Prodiges » commence par un épilogue un prologue explosif qui se continue par une baisse de rythme particulièrement évidente. Et je trouve ça complètement normal, surtout vu l’épaisseur de ce premier tome, car l’univers et l’histoire des prodiges est très complexe et Nova et Adrian ne sont que deux rouages dans une machine beaucoup plus grande. Du coup, l’intrigue prend son temps pour s’installer mais cela ne veut pas dire que je me suis ennuyé au début du livre. Au contraire, le démarrage de l’intrigue, aussi laborieux que mes mots laissent prétendre, était aussi accrochant et ce n’est que par comparaison à la deuxième moitié du livre que je me permets de dire ça.
Une fois toutes les pièces de l’univers en place, j’étais agréablement surpris par le talent de Marissa Meyer. Sa plume est très fluide et elle sait parfaitement tenir le rythme de la narration quand l’action fait défaut. En plus, les personnages secondaires sont très diversifiés et témoignent de l’imagination et la créativité éblouissante de l’autrice. J’avoue quand qu’on peut au début se perdre entre ce tas de personnages car on en a pas mal en même temps avec leur identité d’origine et leur alias de super-héros ou de super-vilains. On peut alors se faire aider avec le petit descriptif avec tout ça, fournit dans les toutes premières pages pour nous repérer. Chacun de ces personnages apporte son lot de mystère à l’histoire, les uns plus que d’autres, ce qui rend l’intrigue très addictive et nous pousse à découvrir ce qui va se passer dans les prochains tomes.
La narration a eu son propre effet aussi sur l’univers des super-héros car l’on sent pour une fois que l’ambiance de la ville en question, à savoir la ville de Galton, soit très morose et que le cours de la vie là-bas est voulu tellement naturel par l’autrice qu’il devient par endroit quasiment absent. Une ambiance grise que Marissa Meyer ne vient interrompre qu’à l’occasion d’un drame, ce qui contraste d’une part avec les villes mouvementés et pleines de couleurs avec lesquelles nous ont habitués les comics et les films et met plus en évidence l’histoire principale de l’autre.
BREF …
Loin d’être un comics déguisé en roman, « Le Gang des Prodiges » est bel et bien une histoire indépendante et innovante. Ce livre, et en général cette trilogie, peut servir d’invitation passionnante mais tout aussi compétente à un monde compliqué aux nouveaux initiés au monde des super-héros comme il peut servir de support de réflexion et de provocation chez les familiers.
Je lirais volontiers et sans aucun doute la suite de cette trilogie et du coup, pour ne pas élever la barre trop haut et en attendant la lecture des prochains tomes je vais accorder à ce 1er tome du « Gang des Prodiges » sur
et
, sinon 17/20 sur
!