Inferno – Dan BROWN

Auteur : Dan Brown.

Éditions : Jean-Claude Lattès .

Genre : Thriller, Ésotérisme .

Date de parution : 23 Mai 2013 (VF / France) – 13 Mai 2013 (VO / États-Unis).

Nombre de pages : 565.

C’est en novembre dernier que j’ai commencé à découvrir les livres de Dan Brown, dont les romans figurent parmi ceux qui sont les plus lus au monde. À des degrés différents, j’ai aimé les 3 premiers livres de sa série « Robert Langdon » qui comporte de nos jours 5 livres, dont 3 ont été adaptés au cinéma. Ce que j’ai le plus adoré dans la plume de cet auteur, pourtant pas très spéciale pour ne pas dire ordinaire, c’est le fait qu’elle nous permet surtout de nous distraire avec du suspense, mais aussi tout en réfléchissant. J’ai récemment terminé l’avant-dernier œuvre littéraire de cet auteur : Inferno. Après une attente d’un peu plus de 3 ans après la publication de son « Symbole perdu », la discrétion gardée jusqu’au bout puisque le livre a été traduit à Milan dans un bunker sous haute surveillance et sans contact avec l’extérieur pour que rien ne fuite et des dates de sortie qui ont été très rapprochées partout dans le monde pour que l’intrigue soit préservée, le lecteur s’attend à ce que Dan Brown nous surprenne avec du nouveau, du jamais vu ! Malheureusement, je ne peux pas cacher ma déception après avoir lu Inferno. Loin d’être innovant, sur ce coup-là, ça n’a pas vraiment marché.

DE QUOI ÇA PARLE ?

On va suivre notre professeur de symbologie, Robert Langdon, qui se réveille dans un l’hôpital de Florence. Souffrant d’une amnésie rétrograde, il ne se souvient pas de ce qu’il a pu se passer ces derniers deux jours ni ce qu’il fait là, en Italie. Mais quand une femme armée d’un revolver tente de le tuer à l’hôpital, il se rend vite compte qu’il est traqué et qu’il doit s’enfuir des tueurs sont à ses trousses. Il est aidé par Sienna Brooks, jeune médecin, mystérieuse et surdouée. Une course-poursuite s’enclenche alors à travers les rues de Florence après avoir découvert un objet macabre qu’il ignore dans ses affaires. « Cherchez et vous trouverez … le temps presse. » : disait une femme voilée se trouvant au bord d’un lac rouge de sang empli de moribonds qui hantait ses rêves.

Rapidement, Langdon comprend qu’il est en possession d’un message codé, créé par un éminent scientifique, Bertrand Zobrist, qui a consacré sa vie à éviter la fin du monde suite aux conséquences de la surpopulation mondiale, une obsession qui n’a d’égale que sa passion pour « Inferno », le grand poème épique de Dante. Langdon et Sienna font tout pour retrouver l’ultime création du scientifique, véritable bombe à retardement, dont personne ne sait si elle va améliorer la vie sur terre ou la détruire…

DAN BROWN OU LA RECETTE PRÉFABRIQUÉE :

Si vous avez lu plus qu’un livre de Dan Brown, vous savez déjà le moule qu’utilise cet auteur et qui a fait le succès de ses livres : Bien sûr pour commencer : notre cher professeur en symbologie, la cinquantaine, célibataire, très cultivé, que l’on contacte souvent pour des expertises. Une brillante jeune femme qui remplit tous les critères qui l’accompagne dans ses aventures. Une organisation ou une confrérie mystérieuse, actuelle ou tirée des archives de l’histoire et qui cherche à semer la pagaille. Une, voire plusieurs grandes villes historiques du monde pour accueillir les évènements du roman. Et une série de codes et d’énigmes que Robert et sa compagne doivent déchiffrer en traquant quelqu’un et/ou étant traqué partout dans la ville en question. Le tout assaisonné d’une pincée de sciences et d’une quantité généreuse de références ésotériques, artistique ou religieuses.

Pour être honnête, les fois précédentes, Dan Brown a toujours su comment monter sa fameuse sauce tout en gardant le suspense et le mystère jusqu’à la fin. Il n’y avait pas place à l’ennui grâce au rythme effréné qu’il nous impose. Jusqu’à là, bien que la formule n’ait pas changée, cette fameuse recette de Dan Brown a donné ses fruits, surtout quand les thèmes évoqués sont intéressants. Avec Inferno, j’avoue que ça commençait à peser, non seulement sur le lecteur mais aussi sur l’auteur, qui semble conscient de la nécessité de changer un peu en écrivant ce récit. Pour ce faire, il a choisi cette fois de tuer le méchant de l’histoire dès le début du livre pour que nous pussions suivre son spectre grâce aux indices qu’il a laissé ainsi que de commencer le cours de son intrigue depuis le milieu, Robert Langdon étant amnésique, et continuer tout en dévoilant petit à petit, au passage, des éléments antérieurs. Je me suis laissé tenter par l’idée et pour tout vous dire tout allait bien au début. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on voit un Langdon désemparé qui tâtonne pour savoir ce qu’il s’est passé et dans quoi il est impliqué. Mais quand l’auteur décide de tous chambouler en glissants des révélations qui font de tout ce qu’on a lu juste des illusions, des mensonges, je n’ai pas su exactement quoi ressentir. Parfois je me disais que c’était intelligent de penser à ces petits détails pour camoufler la réalité sur ce que s’est réellement passé. D’autres au contraire, je voyais que ça a fait tout tomber dans l’eau et que c’était un moyen facile, voire parfois surréel, pour s’en tirer et mener l’intrigue vers sa chute finale.

En ce qui concerne les énigmes, je trouve que celle d’Inferno sont pour le moment les moins pensées des livres que j’ai pu lire de Dan Brown. J’ai personnellement senti qu’il ne s’est pas creusé la cervelle et qu’il a fait un travail minimaliste : Une fois la référence – « La divine comédie » de Dante et ses dérivés telle que « La carte de L’enfer » de Botticelli – choisie, il ne lui était pas difficile de créer des énigmes tantôt en reproduisant tantôt en faussant des composants de ces œuvres. Je ne prétends pas faire mieux, que je m’explique ! Je vois juste que l’auteur a fait beaucoup mieux que ça, surtout quand je me souviens des énigmes de « Le symbole perdu » qui m’ont aidé à se sentir acteur du livre et stimulé ma curiosité pour poursuivre la résolution du puzzle.

GUIDE DU ROUTARD® : LES VILLES COUP DE CŒUR DE DAN BROWN EN DESCRIPTION PROLONGÉES !

Dan Brown a l’habitude de tout décrire dans ses récits : Les œuvres comme les monuments, les villes et leurs rues. Cette description a été l’un des éléments qui ont fait le succès de ses livres puisqu’elle nous a toujours été une source involontaire d’enrichissement. J’avoue que Dan Brown m’a fait découvrir des œuvres et des sites desquels je n’aurais jamais entendu parler sans les visiter et les admirer sur place. Cette fois, on a droit à la description tous les trois pages avec, pour bonus à part l’architecture et la composition picturale et artistique, des anecdotes ou des curiosités de l’histoire, parfois des mythes qui se rapporte à un tel ou tel lieu. Du coup, avec Inferno, c’était moins mouvementé que d’habitude. J’ai commencé vite à m’ennuyer et parfois, je me suis trouvé obligé à lire les passages descriptifs en diagonale ou les dépasser carrément pour me retrouver de nouveau à l’action. En referment Inferno, j’avais comme l’impression d’avoir parcouru tout Florence, du nord au sud et de l’est à l’ouest, admirer les incontournables de Venise avant de passer la nuit à Istanbul à sillonner ses rues et visiter ses sites emblématiques. Si vous possédez une agence de voyage et vous essayez de vendre Florence comme destination de vacances à quelqu’un, Inferno de Dan Brown ferait bien l’affaire ! Ça sert aussi comme guide touristique !

Un peu dans le même sens, j’ai pu compter au moins cinq ou six chapitres à répétition où à chaque fois un personnage différent est en train de décrire le contenu d’une vidéo. Le problème c’est qu’à chaque visionnage supplémentaire, ça ne rapporte rien de nouveau sauf un chapitre de plus.

UNE INVITATION À RÉFLÉCHIR !

Dan Brown expose entre les pages d’Inferno le phénomène de surpopulation et ses répercussions au moyen et long terme. Des graphiques annexés à l’histoire en condensent les preuves et n’annoncent aucune bonne nouvelle. Il nous parle des théories qui décortiquent ce problème et des solutions qui ont été proposé au fil de l’histoire, entre la plus courante : le malthusianisme ou la limitation de la surpopulation par un contrôle des naissances ou le transhumanisme qui fait recours à la science et la technologie pour contribuer à l’évolution et « améliorer » l’être humain, jusqu’à la plus extravagante, à savoir l’éradication d’une proportion de la population mondiale pour permettre une vie meilleure pour la proportion restante : « Tueriez-vous la moitié de la population pour empêcher l’extinction de notre espèce ? » nous interroge l’auteur sur les lèvres de Sienna.

L’auteur évoque aussi dans son roman une puissante et intrigante organisation multinationale ayant des bureaux dans sept pays et qu’il renomme CONSORTIUM « pour des raisons de sécurité et de confidentialité ». Elle vise à assouvir le moindre caprice et la moindre lubie de ses puissants clients. En fait, j’ignore l’existence d’une telle organisation et mais je n’ai aucune raison pour mettre au doute ce fait que met l’auteur en évidence dès le début du livre car ça ne me surprendrait pas de savoir qu’elle existe vraiment.

LA CERISE SUR LE GÂTEAU : LA FIN !

« On ne peut pas sauver tout le monde » : C’est une expression qui est pas mal répétée dans le livre. Dan Brown lui au moins, en semble convaincu et a orienté la chute de son histoire selon ce principe : Une fin cauchemardesque au lieu de la fin hollywoodienne stéréotypée que le film nous a proposé. Une fin cauchemardesque mais qui a pu être intelligente et provocante. Une fin cauchemardesque qui a pu me faire oublier toutes les lacunes que j’ai noté tout au long de ma lecture.

Hélas, je pense vraiment que Dan Brown a pris une telle fin à la légère et n’a pas soupeser les implications et les obligations que lui impose une telle fin. Au lieu d’exposer ses propres pensées sur le sujet pour nous pousser nous-mêmes à réfléchir et inciter à l’anticipation, que ce soit de manière directe ou un peu moins directe en les rapportant peut-être sur les propos de la presse mondiale ou des organisations et autorités concernés, l’auteur se contente d’un court prologue où Robert Langdon, à bord de l’avion qui le ramène à Boston, ne cache pas son envie de redécouvrir « La divine comédie » de Dante et se rappelle l’aventure qu’il vient de vivre.

Franchement avec un tel épilogue, je suis partant pour la fin « hollywoodienne et stéréotypée du film ». Au moins, le remue-méninge qu’on a développée face à ce sérieux problème de surpopulation ne serait pas fait pour qu’au final, on s’en moque complètement ! La fin ne m’a pas seulement laissé à ma faim, elle m’a énervé !

BREF …

Vous l’avez deviné, Inferno figure désormais en bas de la liste des livres de Dan Brown que j’ai lu. Je ne vous déconseille pas de le lire. Bien au contraire, rien que pour le sujet traité qui fait froid au dos, ce livre est à découvrir. Ce n’est pas le meilleur de Dan Brown, certes, et c’est pour cela, je vous conseille de commencer avec un autre livre, « Anges et démons » de préférence, si vous n’avez pas encore découvert les écrits de cet auteur.

Après beaucoup de réflexion, j’ai décidé d’accorder à Inferno sur undefined, sinon 14/20 sur undefined !

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. armoirealire dit :

    Hello ! J’adore Dan Brown, d’ailleurs je suis toujours emballée à l’idée de la sortie de ses livres. Mais je suis entièrement d’accord avec toi, l’auteur a suivi le même schéma que ses livres précédents pour Inferno. Je pense aussi que vu les livres qu’il nous a proposé, il se retrouve un peu face à un dilemme : poursuivre le schéma ou nous surprendre en proposant totalement autre chose… Dans tous les cas, certains seront déçus 🙂 J’espère que tu apprécieras « Origine ».

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    1. Ça serait lu très très prochainement, Origine. Ça serait cool de commencer 2020 avec un bon Dan Brown !

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