Auteurs : Amie Kaufman & Jay Kristoff.
Éditions : Casterman.
Genre : Jeunesse, Science-Fiction.
Date de parution : 14 Septembre 2016.
Nombre de pages : 607.
J’ai lu énormément d’avis sur la série ILLUMINAE de Amie Kaufman et Jay Kristoff, très positifs pour la quasi-totalité. C’est donc excité et impatient que j’ai commencé le Dossier Alexander, le 1er tome de cette série hors-normes, que j’ai moi-même adoré au début et cru en un coup de cœur imminent. Mais petit à petit, au fur et à mesure que j’avançais dans ma lecture, j’ai commencé à développer un avis mitigé et du coup, je n’étais pas très conquis !
DE QUOI ÇA PARLE ?
ILLUMINAE – Dossier Alexander est un groupe de documents qui raconte l’histoire de ce qui est arrivé à deux adolescents, Kady Grant et Ezra Mason, après une attaque catastrophique dirigée par l’influente organisation interstellaire BeiTech contre la planète de glace Kerenza où ils vivaient et qui abrite des activités minières illégales. En fait, un jour de l’année 2575, Kady pense que la pire chose de sa vie est de rester assise en classe avec Ezra Mason, avec lequel elle vient tout juste de rompre. Mais après des attaques de vaisseaux de guerre, elle court vers sa voiture et offre à Ezra un trajet qui lui sauve la vie. En fuite, ils évitent la mort et les blessures plusieurs fois et finissent par se séparer, elle sur l’Hypatia et lui sur l’Alexander puisque les survivants de la colonie sont évacués et emmenés à bord de trois différents vaisseaux de secours : l’Alexander, l’Hypatia et le Copernicus pour rejoindre la station spatiale Heimdall et tout raconter. Voulant exterminer tous les témoins de l’attaque, BeiTech continue inlassablement de traquer la flotte survivante. La véritable nature de ce qui se passe gardée au secret par les commandants de la flotte, Kady utilise ses compétences en piratage informatique pour communiquer avec un autre génie de l’informatique à bord de l’Hypatia et pirater le réseau informatique de leur flotte afin d’accéder à des données confidentielles, dans l’espoir de découvrir la vérité qu’on ne dit pas aux civils… Pendant ce temps, l’Intelligence Artificielle AIDAN, censée les protéger, se met à agir d’une façon étrange.
NOUVELLE EXPÉRIENCE DE LECTURE :
L’univers du livre a connu de multiples tentatives par rapport au « livre transmédia », encore connu sous le nom de « lecture augmentée ». Proposant une expérience de lecture bien différente, ce genre est conçu de manière à développer univers en faisant recours à plusieurs supports autres que le papier, à savoir la vidéo et l’audio, et ce grâce à des QR codes. Je ne sais pas si je dois classer ILLUMINAE dans ce genre ou encore si Amie Kaufman et Jay Kristoff en avait l’intention en l’écrivant mais je trouve que ce livre entre parfaitement dans cette catégorie. En ce qui concerne ILLUMINAE, pas de QR codes, pas besoin d’un téléphone ou d’une application quelconque pour révéler ce contenu multimédia car tous les schémas, figures et images sont entre nos mains et en ce qui concerne les autres supports, tout est transcrit par l’écriture entre les pages de ce bouquin. Du coup, on passe des vidéos retranscrites et analysée à des échanges de mail ou de messagerie instantanée, des communications radio, des rapports médicaux, des rapports de mission des publicités accrochées dans les vaisseaux, des plans des trois vaisseaux, le journal intime de Kady et même des pensée d’AIDAN (l’intelligence artificielle). La majorité des cas, on a droit à des petites notes en haut de chaque document pour nous glisser quelques remarques avant de lire le fichier concerné : Là, on se met vraiment dans les chaussures d’un espion informatique et l’on se sent en plein travail de recherche. Cela nous rapproche encore plus de l’histoire et nous fait croire à sa vraisemblance.
Cette diversité de support a aussi créé un objet livre juste magnifique et avec les couleurs chaleureuses, je suppose que c’est la première raison qui a poussé la majorité de ceux qui l’ont lu à le découvrir ou au moins à lire son résumé. Certaines pages ne contiennent que quelques mots. Parfois, elles n’en contiennent aucun, ce qui rend la lecture très fluide et rapide.
ARYTHMIE MARQUÉE :
Au début du livre, ce dernier avait un rythme très soutenu ! Les pages se défilent rapidement sans s’en rendre compte et en plus il se passe trop d’évènements en si peu de pages. Et c’est là que j’ai cru en un coup de cœur ! Hélas, dans la seconde moitié du livre et en avançant peu à peu vers la fin, alors que Kady vit le cauchemar de sa vie, alors que la vérité a éclaté et que l’Alexander n’est plus qu’un champ de guerre dévasté, l’intrigue qui était très prometteuse s’éternise en longueur et la suite devient trop prévisible ! La cadence de l’histoire commence à chuter en decrescendo vers la moitié du livre quand la crise de l’adolescence décide faire son apparition chez Kady, l’héroïne au sang-froid qu’on a cru rebelle, courageuse et sans émotions. À partir de là, on a droit ici et là à des conversations sans profondeurs et sans sentiments qu’on veut passer pour de la romance (sauvées heureusement par l’humour d’Ezra) et des pleurs et des plaintes en plein course-poursuite interminable.
UNIVERS PARTICULIER MALGRÉ QUELQUES REPROCHES !
On parle d’une science-fiction et du coup, la guerre de l’espace n’est pas un sujet innovant. Reste, j’ai trouvé l’univers très riche et l’intrigue, malgré sa simplicité, très prometteuse et qui peut servir comme une bonne base pour le reste de l’histoire. On le découvre vraiment dès le tout début grâce à une fausse page Wikipédia, que j’ai trop kiffé quand je l’ai découverte. Les auteurs n’ont pas trop philosophé, ce qui leur a permis de maîtriser cet univers, tout mettre en placer et donner à chaque élément sa juste valeur. Ce que je reprocherai peut-être, c’est que c’est justement ce manque de « philosophie » qui a fait de certains éléments de cet univers parfois un peu près de notre vie actuelle en 2019 sur la planète Terre. Pourtant, 556 ans plus tard et sur une colonie spatiale en plus, je pense qu’il aurait quand même un sacré changement ! Sur ce coup-là, je n’avais pas trop l’impression qu’Amie Kaufman et Jay Kristoff se sont cassé la tête pour créer carrément des nouveaux éléments, peut-être de nouvelles habitudes ou styles de vie qui marquent ILLUMINAE à jamais dans nos esprits.
Quant aux personnages, j’ai préféré beaucoup plus Ezra que Kady. Il m’a fait trop rire par son humour et sa bonne humeur même au pire des cas, et par son caractère rêveur qui ne l’empêche tout de même pas de réaliser la gravité de la situation autour de lui. Même si c’est un personnage secondaire, j’ai aussi beaucoup apprécié James McNulty que je trouve aussi drôle qu’Ezra. Ne parlons pas alors des documents transmettant les conversations qui les a réunis tous les deux !
Je me suis surpris à apprécier AIDAN à la fin du livre. Même si ce n’est pas vraiment un personnage, on sent que les auteurs tendent de plus en plus à l’humaniser, et ses pensées qui sont concentré dans la 2ème moitié du livre étaient si sages et poétiques qu’on finit par le trouver attachant et touchant.
BREF …
Peut-être que je me suis un peu ennuyé vers le milieu et jusqu’à la fin du bouquin, mais je ne nie pas le fait que j’ai eu une très belle expérience de lecture. Des soucis de rythme, un choix pas très bon en matière de personnages, … les auteurs peuvent toujours déraper sur certains aspects de l’intrigue qu’ils développent ! Quant à ILLUMINAE, je suis prêt à lui redonner sa chance et lire le 2ème tome (Dossier Gemina) juste pour réessayer l’expérience de lecture inédite que j’ai eu. À ce qu’il paraît, l’histoire poursuit avec 2 nouveaux personnages principaux et du coup, rien n’empêche cette saga de se rattraper et me plaire. Qui sait ? Peut-être je serai plus conquis la prochaine fois !
J’accorde à ILLUMINAE – Dossier Alexander sur
, sinon 15/20 sur
!